Deweare - High Class Trauma
High Class Trauma , le premier album de Deweare voit enfin le jour. Accouché sans césarienne, sous l'oeil et l'oreille aiguisés des docteurs JP-Goncalves, A.McMahon (Plaster) et Carl Bastien (réalisateur des album de Dumas, Ariane Moffatt, Daniel Bélanger), ces 10 pièces pop/rock emmènent toute la crèche sous des latitudes où les mineurs ne sont pas admis. Beaucoup trop de fumée dans ce son, bien trop d'essence dans le mélange. Comme du coke coupé à l'absinthe, la pop de Deweare stimule l'adrénaline et laisse un goût de réglisse sur les lèvres. Le français nous y chante les amours sales sur un tapis de soul, Rossignol crooner aux allures gainsbouriennes, il picore la consonne qui diffère entre funk et punk et s'invite à toutes les tables pour y faire sa cuisine. N'épargnant aucun paradoxe stylistique, Deweare mixe l'entrée et le dessert, comme l'ont enseigné Beck et consort. Sur les traces de Philip K. Dick, il couche des mots sur un quotidien halluciné, met en musique les rendez-vous manqués, et donne du rythme aux déjà-vus.



Deweare [de-verre]
Certaines personnes s'offusquent lorsqu'on prononce mal leur nom. Ce n'est pas le cas de Deweare qui a entendu son patronyme écorché à toutes les sauces phonétiques. De [deouère] à [de-oui-are], le français n'a jamais pris la peine de corriger ses interlocuteurs, car il est convaincu que pour se faire un nom, il faut parfois le sacrifier. Parlez-en à [Portis-head], they know what you mean... Et puis, ce qui compte en musique, c'est qu'on vous découvre et qu'on se rappelle de vous. Et dans cette discipline Deweare n'a pas chômé depuis son arrivée en Amérique. On l'a vu sur la grande scène du dernier Festival de Jazz (en compagnie d'Afrodizz); il a fait l'Anamour (de Gainsbourg) à Ariane Moffatt lors des dernières Francofolies de Montréal, ouvert pour The Herbaliser lors du Nujaz Festival à l'Olympia, et, comme pour assouvir un vieux fantasme, il a accompagné Cindy Lauper à la guitare devant un Metropolis bourré à craquer reprenant en coeur Girls wanna have fun. Alors que High Class Trauma était encore en gestation , ce natif de Verdun, dans l'est de la France, est déjà passé sur les plus belles scènes de la métropole et a laissé, gravé sur les planches, "I'll be back" tel un «Terminator » avec autre chose qu'un transistor dans la cervelle. Passons brièvement sur son passif en Europe (France & Belgique) et ses précédents projets, dont le grungy Franck Marx, endisqué sur le label belge Bang!, les découvreurs de dEus. Citons également de solides premières parties pour Alain Bashung, Bérurier Noir, Ministry, des scènes mythiques comme le Gibus de Paris, le Roxy de Prague, le Festival de Dour, des rencontres marquantes avec Jimi Miller (réalisateur des Rolling Stones, Motorhead) et Brian James (The Damned, Lords of the New Church), ainsi que des kilomètres de rubans magnétiques, des distances terre-lune en cordes de guitare... C'est en 2004 qu'il fait surface à Montréal, grâce aux bons soins d'Ariane Moffatt, rencontrée dans un avion détourné, qui lui fait l'honneur d'ouvrir son carnet d'adresses pour le « plugger » avec le gratin musical local. Depuis, on le sait entouré d'un structure à géométrie variable qui comprend entre autre des membres du sur-mentionnés Plaster.   C'est également lui le "Fashion Terroriste", single du dernier album d'Afrodizz. Avec High Class Trauma , Deweare met de l'huile sur le feu et offre la pommade pour soulager les brûlures. Laissez-vous faire, c'est pour votre bien.